DU 7 SEPTEMBRE AU 21 DÉCEMBRE

DU 7 SEPTEMBRE AU 21 DÉCEMBRE
Photo: Francine Lavallée, septembre 2008, au Monastère de Tiksé, Ladakh.

dimanche 31 octobre 2010

14. - J'émerge lentement...

Sortir de retraite et retourner dans ce qui "grouille" est toujours un examen de passage inévitable avant de s'engager dans ce que le bouddhisme et l'hindouisme appellent le Samsara.  J’émerge lentement!

Les trois dernières semaines ont coulé comme du sable fin entre les mains d'un gamin.  Quelque chose de puissant, de difficile à nommer, à exprimer, laisse sur mon cœur une empreinte qui ne s'effacera pas. Je le sais.  La réflexion intense et ponctuée est une semence encore plus puissante que celle du rhododendron. Elle développe des racines qui descendent jusque dans les profondeurs insoupçonnées de l'esprit.  Au sortir des dix premiers jours pendant lesquels nous avons travaillés sur des thèmes fondamentaux comme l'interdépendance des phénomènes et la vacuité (l'absence d'un intrinsèque Soi), je disais à mon professeur que je craignais ne pas retrouver ce raymond (ici le petit "r" est voulu) laissé derrière , le sept septembre dernier.  Une simple vérité, mais le drame est absent du paysage cette fois!  N'ayez crainte, je respire mieux que jamais.

Depuis deux jours, la seconde retraite est terminée et je retrouve la vie qui grouille, en bas, dans McLeod Ganj.  J'aime tellement me promener entre les petits cafés et le Monastère de Namgyal, là ou le Dalaï-Lama vit lorsqu'il n'est pas en voyage chez-nous ou ailleurs.  L'échange avec les tibétains et les gens d'ici est tellement délicieux, enrichissant.  Je pensais à vous...   presque à chaque jours, reformulant à chaque fois le vœux de vous y emmener un jour, si bien sur vous aspirez à venir ici, à la rencontre de ces "autres" et de vous même.  Nous en reparlerons au printemps 2011!!!

J'aime à penser que la vie continue et que la terre me portera vers Delhi; Que le fer me "roulera" vers Bodh-Gayâ, là ou Siddhârta réalisa cet "éveil" sur lequel on travaille tant pour extirper de nos vie l'incongruité; Que le vent d'ouest me portera vers Katmandou et que les grands courants aériens me ramèneront vers mon amour...  vers mes amours, dans cinquante jours.

D'ici là, je serai encore en retraite pour quelques jours, dans chaque lieu.  Je penserai à vous en voyant l'arbre sous lequel tous les effort humains de ce prince Shakya aboutirent à "l'Eureka!" qu'il avait si bien soupçonné.  
Plus tard, en début de décembre, je serai auprès des grands lamas que je considère comme mes guides.  Je résiderai au monastère ou Matthieu Ricard passe une partie de ses séjours Népalais. Tout près de ce grand stupa aux yeux de bouddha, je passerai une partie de mon temps à lire, à réfléchir et à rencontrer tous ces "frères" que j'ai tellement hâte de retrouver.  Ces une douce folie d'avoir ces moines, ces népalais, ces tibétains comme frères et sœurs, vraiment.  J'ai souvent ce feeling d'une famille dans laquelle je reviens, pour mieux regarnir mon cœur (mon esprit) et vous livrer à vous, les plus belles parcelles.

Voila mon sentier pour maintenant!  Je passe rarement peu de jours sans voir vos visages passer dans ma tête.  Vous me manquez toujours un brin.  Les liens que l'on tisse ne sont jamais de vaines fantaisies.  En tout cas, je suis ainsi...  Et je n'en doute jamais!

Prenez bien soin de vous!  On m'a dit que Knowlton avait reçu ses premières neiges, que le Bouddha dans la cour arrière en était tout coiffé!  Ca promet!  Comme je goûte encore à la douceur des fins d'été qui ne finissent plus, je me sens privilégié.  Il n'y aura pas d'automne pour moi.  Oh! Peut-être quelques jours en décembre, quand les vents descendront depuis les hauts glaciers jusque dans cette belle vallée de Katmandou.

 Je garderai dans mon corps quelques rayons pour vous les raconter autour d'un café chaud, le vingt-et-un décembre au soir!

Bonne continuité!

Raymond Thundup

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